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Les grandes man'uvres sont engagées

Le mandat qui entre dans sa dernière ligne droite a déjà été riche en mouvements au sein du conseil municipal de Limoges. Hormis la disparition tragique du leader du MoDem, Jean-Jacques Bélézy, en juin 2011, l'assemblée communale a enregistré la démission, en décembre 2011, du premier adjoint au maire, Monique Boulestin, battue quelques jours plus tôt lors de la primaire pour les législatives par Catherine Beaubatie, finalement élue députée en juin dernier.

Deux des trois députés de la Haute-Vienne siègent donc au conseil municipal où l'opposition n'a pas été en reste, avec le remplacement de Laure Labarde par Rémi Viroulaud et la constitution, récente, d'un groupe centriste, composé des élus du Nouveau Centre et de celle du MoDem, Nadine Rivet, Philip Gaffet, d'abord installé dans le siège laissé vacant par Jean-Jacques Bélézy, ayant rejoint le Parti des radicaux de gauche (PRG) dont Monique Boulestin a pris les rênes de la Fédération départementale récemment réactivée. Ajoutons à cela le fait qu'un parti a changé trois fois de nom en cours de mandat : la LCR, qui a fait son entrée au conseil municipal en 2008 (deux élus) à la faveur de la réélection d'Alain Rodet au premier tour, est en effet devenue le NPA en 2009, avant une scission, l'an passé, qui a débouché sur la naissance de la Gauche anticapitaliste.

La gauche ayant remporté successivement, depuis les dernières municipales, les régionales, les cantonales, les sénatoriales, la présidentielle et les législatives, le contexte politique national, soutenu par une actualité brûlante, influera forcément sur la constitution de listes autonomes ou de rassemblement. S'il ne fait quasiment plus de doute que le maire socialiste sortant, Alain Rodet, sera candidat à sa propre réélection – la question du cumul des mandats restant en suspens – l'éventualité d'une liste de rassemblement avec les communistes est subordonnée aux conclusions d'un conseil national du PCF prévu fin mai. « Il faut partir du bilan, estime Francis Dauliac, secrétaire départemental et conseiller municipal de Limoges. Et il est plutôt bon, ajoute-t-il. De toute façon, ce sont les militants qui trancheront entre les différentes hypothèses. » La Gauche anticapitaliste souhaite, elle, sinon une liste avec le Front de Gauche, au moins une liste avec le Parti de Gauche.

Du côté des écologistes, Didier Tescher, secrétaire régional, affirmait, le 17 mars dernier, lors de la visite à Limoges de son nouveau secrétaire national, Pascal Durand, qu'il « souhaite des listes autonomes à Brive et à Limoges », même s'il souligne que ce sont, là encore, les militants qui trancheront. Le Front National, fort de ses scores, l'an passé, à la présidentielle et aux législatives où il devançait le Front de Gauche dans les trois circonscriptions du département, a déjà annoncé qu'il présentera une liste à Limoges. Le cas échéant, les cartes du jeu politique seraient rebattues, certains se plaisant même à envisager, dans ces conditions, l'éventualité d'un second tour. Une première pour Alain Rodet que Marie-Pierre Berry (Nouveau Centre) appelle de ses v'ux les plus ardents, quand, certains, à l'UMP, espèrent précisément que les centristes constitueront une liste, afin d'élargir, disent-ils, la base de l'électorat de droite.

Monique Boulestin pour des primaires à gauche

L'UMP, justement, se cherche une tête de liste – plusieurs candidats étant, dit-on, sur les rangs, dont le Dr Roger-Émile Lombertie, souvent cité – mais Camille Geutier, leader historique du groupe d'opposition de droite, fait durer le suspense, réservant sa réponse « avant l'été ».

Enfin, Monique Boulestin, ex-première adjoint, confirme qu'elle ne sera pas candidate, « sauf dans le cas de primaires à gauche, comme il en sera organisé dans beaucoup de grandes villes et que j'appelle de mes voeux. Toutefois, ajoute l'ancienne députée, j'insiste sur le fait qu'il n'est pas nécessaire d'être élu(e) pour affirmer son engagement public auprès de nos concitoyens ».

Marcel Oudot